Polémique cosmétique 2/2 : l’éléphant conventionnel du cosmétique dans le magasin de porcelaine de l’intégrité biologique

Nature ambivalente

La norme ISO 16128, apposée sur un produit, indique que celui-ci contient des ingrédients naturels et parfois même biologiques. Leur taux de pourcentage par rapport à l’ensemble des autres composants est également noté.

A première vue, c’est plutôt bon pour le consommateur. Mais deux de ses aspects sont contestables.

Premièrement, aucune limitation sur les autres composants non naturels et non biologiques. Par exemple, dans une crème rajeunissante à 90 euros les 15 ml que l’on peut trouver chez les marques de luxe et composée à 80 % de chimie de synthèse à très fort taux de nanoparticules et de perturbateurs endocriniens, on peut mettre en avant, avec le logo de la norme, que le produit contient 20% de « naturel »

Cela permet à une entreprise conventionnelle du secteur de profiter également de l’engouement vers le bio sans se remettre en question, ni sur la méthode de fabrication ni sur le contenu des produits. Ce qui est plutôt confortable pour eux.

Quant au second aspect remis en cause par Ecocert et Cosmebio c’est que les résultats annoncés sont obtenus par autocontrôle. A l’instar de Monsanto qui fournit, sur rapport de ses propres experts, que ses produits sont sains.

En ce qui concerne le consommateur, l’idée est qu’il reste fidèle à sa marque conventionnelle et ne se tourne jamais vers une marque biologique. Bien leurré par la norme qui vends du « naturel », roulé dans la farine, il est encore une fois le dindon de la farce, béatement captif comme un écervelé devant son écran tactile. Plus c’est énorme, plus il avale.

Un éléphant, ça trompe énormément ?

Une fois renseigné sur la nature du marché bio cosmétique, on est rencardé sur l’intérêt de telles manœuvres : le secteur de la cosmétique biologique progresse à la vitesse d’un cycliste professionnel grimpant le Galibier avec le vent dans le dos, un moteur dans le corps, un autre dans le vélo et une meute de Rodweiller aux fesses. Soit une vitesse de Mach1 minimum.

Ce marché échappe aux mastodontes de la cosmétique, essentiellement des industries conventionnelles (*) et donc utilisant beaucoup de chimie de synthèse pour élaborer leurs produits. Ils ont trouvé la parade garantissant encore de bien belles journées à leurs méthodologies d’appâts.

Action à réaction

Quant aux acteurs historiques de la cosmétique biologique, créateurs du label Cosmebio, on réalise leur réaction épidermique. Parce qu’eux ne trompent pas sur la marchandise et parce qu’ils ont une éthique à défendre et parce qu’ils se battent depuis des années pour défendre cette éthique.

Certains ont donc pris l’éléphant par la trompe et lancé une campagne d’information pour rappeler ce qu’est un produit cosmétique vraiment bio.

Cette campagne a débuté en février et s’étale sur le mois de mars. Elle nous rappelle encore une fois qu’en matière de bio, il faut veiller au grain face aux corsaires des industries conventionnelles.

Capture d’écran de l’affiche (origine cosmebio.org) :

Lien de la video d’information : https://youtu.be/UYczLljkb60

(*) Ont notamment participé à la création de la norme ISO-16128 : BASF, BIOMERIEUX, SISLEY, CHANEL, YVES ROCHER, CLARINS, LANCASTER, L’OREAL, LVMH, PIERRE FABRE. Et de très nombreux laboratoires de chimie de synthèses et fabricants d’ingrédients chimiques

Sources : Cosmebio, AFNOR, ISO, LéaNature

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