« Ca va être tout noir »

Jeudi 22 mars 2018, c’était la journée mondiale de l’eau. Sur le site des Nations Unies, l’incubateur de cette journée en 1992, on peut recueillir différentes informations sur l’état de cette ressource dans le monde et sur l’importance, en plaçant l’eau au cœur du développement durable, du retraitement des eaux usées et surtout de la prise en considération de la nature. Le thème de cette année étant « L’eau : la réponse dans la nature ». Le constat de l’ONU, ses propositions tout du moins, sont de restaurer les éco-systèmes, pour reconnecter le cycle de l’eau au monde végétal et animal, en réaménagement zones humides (par exemple tourbières) et plaines inondables, en réimplantant des arbres dans les forêts, en redonnant à la nature un semblant de dignité.

La Terre, on pourrait croire qu’ils la découvrent au détour d’une route après avoir constaté qu’ils se sont trompés de voie et que le GPS du SUV hybride n’est pas si infaillible. La Terre est une femme nue qui après avoir été violentée, gît, étendue sur le sol, prostrée. Sur son corps, ils posent honteusement un voile de fibres textiles issues de matières plastiques recyclées interconnectées à un smartphone, qui donne la température du corps, intérieur, extérieur, avant, après, ainsi que le poids, la quantité de litres transpirés, la tendance émotive, en changeant de couleur. Ce voile du futur enrichit avant tout une start-up de jeunes bébébobos fiers de leur inutile invention contribuant encore plus à détruire les éco-systèmes, ce qu’ils se gardent de signaler au passage.

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Polémique cosmétique 2/2 : l’éléphant conventionnel du cosmétique dans le magasin de porcelaine de l’intégrité biologique

Nature ambivalente

La norme ISO 16128, apposée sur un produit, indique que celui-ci contient des ingrédients naturels et parfois même biologiques. Leur taux de pourcentage par rapport à l’ensemble des autres composants est également noté.

A première vue, c’est plutôt bon pour le consommateur. Mais deux de ses aspects sont contestables.

Premièrement, aucune limitation sur les autres composants non naturels et non biologiques. Par exemple, dans une crème rajeunissante à 90 euros les 15 ml que l’on peut trouver chez les marques de luxe et composée à 80 % de chimie de synthèse à très fort taux de nanoparticules et de perturbateurs endocriniens, on peut mettre en avant, avec le logo de la norme, que le produit contient 20% de « naturel »

Cela permet à une entreprise conventionnelle du secteur de profiter également de l’engouement vers le bio sans se remettre en question, ni sur la méthode de fabrication ni sur le contenu des produits. Ce qui est plutôt confortable pour eux.

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Polémique cosmétique 1/2 : les colles normalisées

A quoi sert une norme ?

Dans l’industrie, une norme sert essentiellement à rassurer le consommateur, donc à vendre. Il sait qu’un produit affichant le label de cette norme est normalisé par cette norme. Il est rassuré. Il achète. Il paye même peut-être plus cher.

La norme ISO 16128

ISO est une norme internationale. Elle est caractérisée par les lettres ISO suivi du numéro de la norme.

En 2016 et 2017, sous l’égide de l’AFNOR (Association Française de normalisation) des entreprises et organismes ayant part dans les cosmétiques ont, après plusieurs années de réunions, abouti à définir une norme sur les ingrédients cosmétiques naturels et biologiques dans leur secteur. Cette norme ISO 16128 est répartie en deux volets-ISO-16128-1 (2016) et ISO 16128-2 (2017).

Le marché de la cosmétique, gigantesque, est mondialisé et foisonne de filous. Une norme a l’avantage d’éliminer tous ceux qui ne respectent aucune règle et usent de toutes les ficelles pour tricher sur la qualité et la composition de leurs produits.

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