Les perturbateurs endocriniens ont-ils les faveurs du gouvernement ?

Le Plan National Santé Environnement (PNSE)
Dans le monde entier, évaluer les risques liés aux perturbateurs endocriniens est devenu un enjeu de santé publique.
En France la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) est l’un des points importants du 3ème Plan national santé environnement (PNSE 3), qui « témoigne de la volonté du gouvernement de réduire autant que possible et de façon la plus efficace les impacts des facteurs environnementaux sur la santé afin de permettre à chacun de vivre dans un environnement favorable à la santé. »

L’action du PNSE
Depuis 2014, cette stratégie est basée sur

  • la recherche pour évaluer les dangers de ces substances et leur trouver des solutions alternatives,
  • la règlementation,
  • l’information auprès de la population.

L’action aujourd’hui
En 2017, un énième rapport d’évaluation du plan national d’action sur les perturbateurs endocriniens et sur leurs effets sur la santé humaine est mis en étude.
Le 02 février 2018, la sortie de ce rapport est saluée par l’ensemble des ministres concernés (Hulot, Buzyn, Pénicaud, Travert et Vidal)
Et le gouvernement décide alors « d’engager les travaux de concertation pour élaborer …une nouvelle stratégie à adopter ». Cette nouvelle stratégie sera édulcorée d’une rallonge de 2 millions d’euros attribuée à l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
Dans son agenda le gouvernement a prévu une nouvelle réunion pour le 13 février 2018.
Sans doute pour décider de la date de la réunion suivante, envisagée début mars, date pour laquelle un « groupe de travail spécifique se réunira dans le but d’adopter » encore « une nouvelle stratégie d’ici à la fin de l’été 2018 ».

Il semblerait donc que les gouvernements se succèdent et se ressemblent en tout cas sur le principe, non pas de précaution, mais de subvention.

Encore de longues années de félicité pour les perturbateurs endocriniens
Alors que depuis 2005, les préoccupations sont de poursuivre la ponte de rapports élaborés par de multiples organismes privés et publics subventionnés, pour évaluer et établir des « classifications progressives en fonction du niveau de danger » ou pour mander de nouveaux financements d’études, il est prouvé que la présence des perturbateurs endocriniens s’accroît d’année en année et que ces produits sont des biocides (qui tuent la vie).

Une autre attitude est-elle envisageable ?
Et si le spectre du principe de précaution avait été agité comme un sceptre de sorcier pour impressionner les principaux producteurs de ces substances et les industriels les utilisant afin qu’ils cessent d’en saturer l’environnement ?
N’aurait-il pas été également plus logique de les sanctionner financièrement plutôt que de subventionner des simulations de recherches d’alternatives ?
Et le principe du pollueur payeur, est-ce un mythe ou une déclaration d’intention commune à tous nos élus ?

Recherche sur les perturbateurs endocriniens : une vache à lait
Aux dernières nouvelles, les membres du gouvernement et les décideurs des principaux organismes habilités envisageraient une réunion pour programmer une assemblée qui déterminera qui sera choisi pour en parler dans une future réunion qui optera enfin pour le choix d’une date pour en parler. Mais il sied, dans un premier temps, de se réunir pour fixer un premier budget. De quoi laisser du temps pour que les principaux producteurs et utilisateurs préparent leur greenwashing.
Un gouvernement composé de certains ministres millionnaires et normalement assujettis à l’impôt sur la fortune avant qu’ils n’en soient exonérés par décision d’eux-mêmes (ou de leurs pairs élus) et dont l’un d’eux est actionnaire d’une société de produits du corps utilisant en masse les perturbateurs endocriniens peut-il faire pencher la balance du côté de la justice, de la santé publique, du bon sens et de l’écologie ?

Je reste perplexe, tant, dans ces hautes sphères, on est imperturbable quant à ses prérogatives. Et surtout qu’ils n’ont pas l’habitude de jeter les fœtus (cf. Que sont les perturbateurs endocriniens) avec l’eau du bain.

Sources : Documentation Française et .gouv.fr

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